Le vieillissement au travail est un enjeu majeur tant pour les entreprises que pour les salariés. En effet, selon l’Assurance Maladie, une maladie professionnelle sur deux concerne un salarié senior. De plus, 37 % des salariés estiment que leur travail ne sera pas tenable jusqu’à l’âge de la retraite, d’après une étude de la DARES. Il est donc essentiel d’accompagner le vieillissement au travail pour préserver la santé des salariés et la performance des entreprises.
Des caractéristiques du travail particulièrement pénalisantes pour les salariés seniors
Certains métiers, exposent les salariés à des contraintes physiques, temporelles ou à des risques psychosociaux :
- Travail de nuit ou en horaires décalés : ces horaires perturbent le rythme circadien, affectant le sommeil et la santé globale.
- Travail physiquement exigeant : les tâches qui nécessitent une grande force physique ou des mouvements répétitifs peuvent entraîner une usure accrue et des blessures.
- Forte contraintes de temps : la pression pour respecter des délais serrés peut augmenter le stress et l’épuisement mental.
- Changements fréquents : les adaptations continues à de nouvelles méthodes de travail ou à des environnements en évolution rapide peuvent être particulièrement difficiles.
- Manque d’autonomie : ne pas avoir le contrôle sur son travail peut réduire la satisfaction et augmenter le stress.
Ces conditions de travail difficiles sont d’autant plus pénalisantes pour des salariés cumulant parfois handicaps et usure professionnelle.
L’organisation du travail joue un rôle crucial dans l’impact sur le vieillissement.
Un travail bien structuré peut accélérer le vieillissement naturel, mais à l’inverse, il peut aussi aider à maintenir ou améliorer la santé des salariés. Lorsque le travail permet d’apprendre, de trouver du sens, de s’intégrer à une équipe, de recevoir de la reconnaissance et d’anticiper les évolutions, il devient un levier positif pour la santé des seniors et des salariés de tout âge.
Toutefois, pour favoriser le maintien en emploi des seniors et prévenir l’usure professionnelle, il ne suffit pas de se concentrer sur les aménagements de poste ou d’horaires. Il est nécessaire de combiner des actions individuelles pour les salariés en fin de carrière avec des actions collectives pour l’ensemble des employés. Il est aussi crucial de travailler sur le management, les ressources humaines, la prévention et la qualité du dialogue interne.
S’appuyer sur le service de prévention et de santé au travail
La démarche de prévention peut être individuelle (transformation du poste ou mutation dans un poste moins exposé ou reclassement professionnel), mais c’est surtout la mise en œuvre d’une politique d’adaptation collective et préventive des facteurs de santé au travail tout au long de la vie professionnelle du début de carrière jusqu’à la retraite qui se révèle la plus efficace :
- La prévention des risques professionnels, incluant notamment un conseil renforcé et l’accompagnement des entreprises dans l’élaboration du DUERP ;
- La conduite d’actions de prévention des risques pour la santé des travailleurs ;
- Le suivi individuel de l’état de santé de chaque salarié, tout au long de son activité, à travers la mise en place de l’ensemble des suivis et visites médicales prévues par la réglementation ;
- La prévention de la désinsertion professionnelle, à travers la mise en place et l’animation d’une cellule « Prévention de la désinsertion professionnelle » pour accompagner les salariés présentant un risque de sortie de l’emploi en raison de leur état de santé.
Autres ressources
L’ANACT propose deux supports particulièrement destinés aux dirigeants, responsables RH et managers. Ces ressources offrent des éclairages et des pistes d’actions concrètes pour anticiper et gérer l’allongement de la vie professionnelle.
- Le questionnaire : pour faire le point en une dizaine de minutes sur les pratiques de votre entreprise concernant l’emploi et les conditions de travail des seniors.
- Le guide : en 4 fiches pratiques ce guide détaille les mesures à mettre en place en matière de management, de ressources humaines et de dialogue social pour prévenir l’usure professionnelle et favoriser le maintien en emploi des seniors.
Le fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle (FIPU) :
Créé en 2023, le Fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle vise à préserver la santé des salariés les plus exposés à des facteurs de risques ergonomiques :
- les manutentions manuelles de charges ;
- les postures pénibles définies comme positions forcées des articulations ;
- les vibrations mécaniques.