Risques liés aux produits de lissage à l’acide glyoxylique
L’Anses signale aux professionnels de la coiffure les risques graves associés à certains produits de lissage capillaire, notamment ceux contenant de l’acide glyoxylique, couramment utilisés dans les « lissages brésiliens ». Depuis début 2024, plusieurs cas d’insuffisance rénale aiguë ont été rapportés après leur utilisation.
De quoi parle-t-on ?
Le lissage des cheveux à l’aide d’agents chimiques est une technique de coiffure très répandue dans le monde et appelée procédure « brésilienne ». Elle permet d’obtenir un aspect lisse et brillant des cheveux qui peut durer plusieurs mois. À l’origine, le formaldéhyde était utilisé pour ce défrisage mais, classé cancérigène, il a été remplacé, dès 2013, par des dérivés de l’acide glycolique (employé dans des « peelings » du visage), notamment l’acide glyoxylique. Lors de ces procédures, l’exposition à l’acide glyoxylique peut se produire par inhalation ou par contact cutané et oculaire.
Les risques pour la santé
Concernant la toxicité pour les reins (à l’étude en ce moment par l’ANSES) elle pourrait être la conséquence d’une exposition cutanée (si les personnes travaillent sans gants) voire respiratoire. En effet, après l’application et le temps de pause, les cheveux des clients sont traités au fer à lisser réglé entre 180°C et 230°C. L’acide glyoxylique s’évapore à partir de 111°C.
La toxicité de l’acide glyoxylique contenu dans les produits de lissage brésilien et de l’acide glycolique (métabolisé en acide glyoxylique) contenu dans des produits de peeling du visage est associée à la formation de cristaux d’oxalate de calcium dans les reins qui nuisent à leur bon fonctionnement, allant jusqu’à les bloquer.
Les manifestations de l’insuffisance rénale aiguë peuvent se manifester dans les 24 à 48 h après les gestes techniques, avec notamment des douleurs abdominales aigües, des nausées et des vomissements.
Pour les professionnels mettant en œuvre ces techniques, il est conseillé de choisir des produits ne contenant pas ces composés, de travailler avec des gants (en nitrile par exemple) et de veiller à ce que la ventilation des locaux soit suffisante de manière à épurer les émanations volatiles des produits chauffés.
Se protéger
En attendant les conclusions de l’expertise de l’Anses fin 2024, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et la Direction générale de la santé (DGS) déconseillent aux salons de coiffure et aux particuliers d’utiliser ces produits de lissage brésilien et aux commerces de produits cosmétiques de les vendre. À noter que l’acide glyoxylique se trouve aussi dans certains masques pour cheveux ou dans des shampoings qui préservent les colorations.
Les professionnels de la coiffure sont invités à la plus grande vigilance et à consulter un médecin ou un centre antipoison en cas de symptômes. Centre anti-poison Bordeaux : 05 56 96 40 80