Diabète et travail

14 novembre, journée mondiale du diabète

A l’occasion de la Journée mondiale du diabète, le 14 novembre, Santé publique France publie ses dernières données de surveillance du diabète en France. En 2023, le diabète (tous types confondus) a continué sa progression. La maladie est plus fréquente chez les hommes que chez les femmes, à l’exception des territoires ultra-marins où les femmes sont les plus touchées. En France en 2023, plus de 3,8 millions de personnes étaient traitées par médicament pour un diabète, soit 5,6 % de la population.

Mais qu’en est-il en milieu de travail ?

Le diabète n’affecte généralement pas ou très peu la capacité d’un salarié à exercer son activité professionnelle, et il n’est pas rare que les employeurs ignorent qu’un de leurs employés est diabétique. Avec un diabète, on peut exercer quasiment tous les métiers. Certaines professions sont malgré tout déconseillées . Ce sont notamment celles qui sont liées à la sécurité, et pour lesquelles, certains symptômes comme l’hypoglycémie (baisse de vigilance possible) ou des complications (baisse de la vue…) pourraient entraîner un danger pour le salarié ou pour des tiers. On peut citer par exemple les métiers d’agents de sécurité, les travailleurs en hauteur, les travailleurs sur des machines-outils dangereuses …

L’employeur doit prendre des mesures d’adaptation pour les travailleurs atteints de diabète (à moins qu’il puisse être démontré qu’elles constituent une contrainte excessive pour l’organisation). Ces mesures d’adaptation peuvent comprendre du temps ou un endroit privé pour l’administration de médicaments ou la mesure de la glycémie, la possibilité de garder de la nourriture à proximité, ou un horaire adapté comprenant des pauses régulières afin de respecter le régime alimentaire prescrit. Mais aussi :  

  • Inclure de l’information sur la prévention et la gestion du diabète dans tout programme de santé ou de mieux-être en milieu de travail.
  • Sensibiliser la direction et les managers au diabète afin qu’ils connaissent les besoins des travailleurs atteints de diabète et la meilleure façon d’y répondre.
  • S’assurer que les secouristes sont formés pour reconnaître les symptômes aigus courants d’hypoglycémie et les problèmes connexes afin qu’ils puissent fournir de l’aide.
  • Permettre aux travailleurs de garder de la nourriture et le matériel d’analyse nécessaire près de leur poste de travail ou de leur aire de pause

Quels  facteurs professionnels peuvent influer sur le développement du diabète ?

Les travailleurs atteints de diabète peuvent être touchés par les facteurs professionnels suivants :

  • Travailler dans des conditions de température extrêmes
  • Avoir un niveau élevé d’activité physique
  • Avoir des horaires comportant des quarts de travail ou des périodes de repos insuffisantes entre les quarts de travail
  • Le stress

Rôle de l’entourage sur le lieu de travail

Vous êtes diabétique ? Il n’y a aucune obligation à informer votre employeur ou vos collègues que vous avez un diabète. En revanche, il est conseillé d’en parler avec une personne qui travaille avec vous et en qui vous avez confiance. Expliquez-lui quelle aide elle pourrait vous apporter si nécessaire :

  • Vous rassurer et vous aider à vous « resucrer » ;
  • Joindre un professionnel de santé si nécessaire ; 
  • Lui indiquer alors où trouver facilement le numéro de téléphone de votre médecin traitant et les numéros d’appel d’urgence.

Il est également conseillé de garder toujours sur vous la liste des traitements que vous prenez.

Que faire si une personne est en hypoglycémie au travail ?

En cas d’hypoglycémie, il est important d’agir rapidement. Les symptômes incluent une peau moite et froide, une vision trouble, des vertiges, des tremblements, des maux de tête, une irritabilité, des nausées et un manque de coordination.

Si possible, mesurez le taux de glycémie de la personne. Si vous n’avez pas de glucomètre, traitez directement les symptômes. Mieux vaut être prudent. 
  1. Donnez-lui une source de sucre à action rapide : 3 morceaux de sucre dilués dans de l’eau ou 100 ml de limonade ou soda sucrée (pas du light !) ou une  cuillère à soupe de sirop diluée dans ½ verre d’eau ou 1 petit verre de jus de fruit 100% pur jus (ou un berlingot de maximum 200 ml). Les aliments liquides ont tendance à resucrer plus rapidement. S’il n’y en a pas à dispo, il est possible d’avaler 4 tablettes de dextrose, ou une  cuillère à soupe de miel.
  2. Attendez 10 à 15 minutes, puis vérifiez à nouveau sa glycémie.
  3. Si le taux est encore bas, répétez les étapes. Donnez-lui une collation (comme un demi-sandwich ou du fromage) si le prochain repas est dans plus d’une heure. 
  4. Si les symptômes persistent ou si la personne devient confuse, perd connaissance ou fait une crise, appelez immédiatement le 15 ou le 112 pour obtenir de l’aide médicale. Une intervention rapide peut éviter de graves complications.

    Rôle du médecin du travail

Les personnes diabétiques ne sont pas tenues d’informer les professionnels de santé au travail (Médecin, infirmier) de leur pathologie. Toutefois, il leur est fortement recommandé de le faire pour, notamment, faciliter leur suivi en raison de l’évolution de leur maladie. Le rôle du médecin du travail est de vérifier la compatibilité de l’état de santé du travailleur diabétique avec son emploi, c’est un interlocuteur important en cas d’aménagement du poste de travail par exemple.

Le médecin du travail garantit la confidentialité des informations médicales du salarié et reste disponible pour adapter les recommandations en fonction des besoins individuels du salarié, n’hésitez pas à le contacter !