Le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités lance sa première campagne de communication sur l’endométriose, une maladie encore mal connue. Cette initiative fait partie de la stratégie nationale contre l’endométriose, lancée en 2022.
Endométriose et travail
La majorité des femmes atteintes d’endométriose travaillent. Si un tiers des endométrioses se stabilisent aisément et autorisent une vie quasi normale, il existe des cas où l’endométriose va évoluer et parfois dans des formes sévères.
L’endométriose fait partie de ces maladies dont les symptômes peuvent se chroniciser et dont l’impact sur le quotidien au travail reste invisible pour l’environnement professionnel. C’est pour les personnes atteintes de formes sévères, invalidantes au quotidien qu’il est important d’agir.
Les symptômes de l’endométriose (douleurs violentes, fatigue, troubles digestifs, urinaires …) varient selon les personnes, ils sont évolutifs dans le temps et souvent imprévisibles. 65 % des femmes qui en sont atteintes considèrent que la maladie a un impact négatif sur leur travail* : difficulté à se concentrer, absences pour gérer les douleurs ou les soins, baisse d’efficacité, etc. L’endométriose fait courir aux femmes concernées des risques de discrimination, de pertes de chance en matière d’évolution voire de désinsertion professionnelle.
*Source : ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités.
Des solutions existent !
Tout salarié peut demander et obtenir un rendez-vous au médecin du travail, en dehors de tout rendez-vous « obligatoire » et défini par l’employeur et ce, dès que sa santé impacte son quotidien au travail. Comme tout médecin, c’est un allié qui peut orienter sur la problématique. Il est tenu au secret médical. Cependant, avec l’accord de la personne qui le consulte, le médecin du travail peut envisager d’informer l’employeur de son état de santé. Ainsi après les avoir définies avec la personne malade, des mesures visant un meilleur « confort » au travail peuvent être proposées à l’employeur comme à la salariée :
- Aménagement du poste de travail (chaise de bureau plus confortable, bureau à proximité de toilettes, place de parking proche de l’établissement,…),
- Aménagement ou flexibilité des horaires de travail : l’endométriose génère des crises violentes, souvent la nuit, qui font que le sommeil est difficile, voire impossible,
- Changement de poste au sein de l’entreprise s’il est trop physique,
- Rendre possible le télétravail soit de façon systématique (1 à 2 jours la semaine) ou en cas de difficulté momentanée,
- Mise en place d’un tiers-temps thérapeutique après un arrêt de travail ou une opération chirurgicale,
- Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH).
Adapter l’organisation du travail pour mieux prendre en compte les effets de l’endométriose constitue un enjeu de santé individuelle et publique, d’égalité professionnelle femmes-hommes mais aussi un enjeu d’efficacité pour les entreprises.
En savoir plus : Endométriose et travail, 3 ressources pour comprendre et agir en entreprise sur le site de l’ANACT
Votre service de prévention et de santé au travail accompagne l’employeur et la salariée dans le parcours de maintien en emploi. N’hésitez pas à contacter votre médecin du travail.