Chiffres 2021

La leptospirose, maladie transmissible de l’animal à l’homme, est inscrite depuis le 24 août 2023 sur la liste des maladies à déclaration obligatoire. Cette mesure vise à améliorer la connaissance épidémiologique, la gestion des cas groupés et la prévention.

La contamination

©Imaxio

En France métropolitaine, le nombre de personnes atteintes par cette maladie méconnue a doublé ces dernières années. La leptospirose est une maladie qui se transmet à l’homme par contact de la peau lésée ou d’une muqueuse avec de l’urine d’animaux porteurs de l’infection ou d’un environnement (eau douce, terre humide) contaminé par cette urine.
Le réservoir animal est très diversifié, et outre les rongeurs (rats, ragondins, souris, mulots), il comprend certains carnivores (mangoustes, renards), des animaux d’élevage (bovins, caprins, ovins, chevaux, porcs) et des animaux de compagnie (chiens et rongeurs de compagnie). Tous ces animaux, souvent porteurs sains ou peu symptomatiques, excrètent les leptospires dans leurs urines.

Dès lors, la leptospirose concerne toutes situations professionnelles au contact des animaux et de l’environnement humide souillé.

Quels sont les professionnels concernés ?

Les principales expositions à risque sont le contact avec de l’eau douce et les sols humides/ boues (lac, rivière, puits, fossé, lavoir, etc), notamment lors des activités de loisirs (kayaking, rafting, baignade…) ou lors d’une exposition professionnelle. On note également des expositions à risque lors du nettoyage d’habitations, locaux, voies publiques après des intempéries ou de travaux agricoles/ inondations.

• Personnel militaire
• Agriculteurs – Éleveurs
• Vétérinaires/personnel animalerie
• Égoutiers
• Travailleurs des abattoirs
• Horticulture / Activité agricole
• Piégeurs
• Professionnels du BTP

 Quels sont les 1ers signes cliniques ?

Une forte fièvre avec frissons apparaît 2 à 30 jours après la contamination, souvent associée à des douleurs musculaires, articulaires et des troubles digestifs. En l’absence de traitement, elle peut s’aggraver et entraîner une hospitalisation notamment dans la forme la plus grave « ictéro-hémorragique ».

Comment l’éviter, comment se protéger ?

Les travailleurs exposés doivent suivre les consignes de prévention suivantes :

• Respecter les consignes de sécurité : ne pas boire, ne pas manger, ne pas fumer sur son lieu de travail,
• Porter les équipements de protection adaptés à l’activité réalisée : bottes, gants, cuissardes, vêtements de protection, voire lunettes anti- projections en cas de risque de projection 
• Eviter tout contact des mains souillées avec les yeux, le nez ou la bouche,
• Désinfecter et protéger les plaies cutanées avec un pansement imperméable.
• Ranger et laver les vêtements de travail séparément des autres vêtements,
• Se doucher et se savonner en fin de poste.

La vaccination peut être recommandée sur avis du médecin du travail, associée aux autres moyens de protection, pour des sujets particulièrement exposés. La leptospirose est reconnue comme maladie professionnelle et est inscrite au tableau 19A du régime général – (5 du régime agricole).

La prévention en milieu professionnel est un point majeur.

Comme pour tout risque professionnel, l’employeur a l’obligation de mettre en œuvre des mesures de prévention adaptés afin de protéger la santé et la sécurité des salariés. La prévention est sous sa responsabilité qui, pour être efficace, doit être adaptée aux dangers auxquels sont exposés les travailleurs. Elle passe en premier lieu par une analyse de risque précise, qui sera inscrit dans le document unique d’évaluation des risques professionnels de l’entreprise. 

Des solutions existent ! Parlez-en aux professionnels de santé au travail [médecin, infirmier(e)] qui sauront vous conseiller et vous accompagner dans la mise en place de mesures de prévention.